Et si vous regardiez vos ressources ?

Lorsqu’on consulte en psychothérapie, on vient soigner un « problème », guérir une « souffrance », corriger un « comportement », ou encore améliorer un aspect de soi. Et c’est bien normal. La demande de soutien psychothérapeutique vient répondre à un mal-être : il peut porter le nom de dépendance affective, d’anxiété, de dépression, de trouble alimentaire, de mauvaise estime de soi

Tout savoir sur la Gestalt-Thérapie

On va regarder le « mal », la « faille », et élaborer, le mettre en mouvement, lui donner une substance, que cela passe par les mots ou des procédés plus corporels.

Cependant, certaines approches vont, en plus d’offrir un espace nécessaire à l’expression de ce mal-être, considérer, et donner de la place à l’expression des ressources de la personne. Car, si nous souffrons par certains aspects de nos vies, nous ne nous résumons pas à cette souffrance. Prendre en compte le patient dans l’intégralité de sa présence, c’est, forcément aussi, travailler avec son élan vital, ses ressources. Ce qui le constitue vivant, et suffisamment solide pour être présent, ici, et exister en face d’un autre.

L’élan vital, celui qui permet d’aller à la rencontre de notre milieu de vie, est donc soutenu, tout autant que nos failles, nos difficultés que nous venons partager ici. Avec, en fond, la donnée que si le psychisme est en souffrance, il porte en lui les ressources pour établir ou rétablir son équilibre. C’est une autre donnée essentielle en gestalt-thérapie : nous avons la possibilité de nous réinventer sans cesse au contact de notre environnement, nous ne sommes pas pré-déterminés de façon incontournable par notre passé. C’est au contact de notre environnement actuel, en perpétuel changement, que nous pouvons satisfaire nos besoins.

Si j’ai soif, je vais ressentir corporellement ce besoin de manière si claire qu’il me sera évident et facile d’y répondre. Je vais pouvoir mettre mon corps en mouvement pour contacter mon environnement et aller me servir un verre d’eau.

Nous avons, a priori, toutes les ressources en nous et dans notre environnement pour accéder à l’équilibre. Mais ressentir son besoin, et y répondre par l’agir, peut être beaucoup plus complexe que cela. C’est cela que nous allons travailler en gestalt-thérapie : ce que nous pourrions appeler la visée thérapeutique. « Sentir » quel est notre besoin (je peux avoir le besoin de me mettre en colère pour m’insurger contre une situation qui ne me convient pas, et pourtant réprimer cette émotion parce que je ne me l’autorise pas). Le travail va déjà, dans un premier temps, consister à re-contacter l’émotion ou le vécu qui m’indique où j’en suis, m’orienter. Apprendre à « sentir », en quelque sorte.

Identifier son besoin n’est pourtant pas gage d’action, encore faut-il que cela puisse se communiquer à notre environnement, se réaliser dans une possibilité actuelle, en le prenant en compte, et en prenant en compte également mon champ d’action, ma responsabilité. Est-ce que je m’autorise à communiquer à mon environnement, par exemple, mon besoin de lien affectif ? Lever les verrous qui entravent ce mécanisme naturel, par leur mise en conscience, et leur mise en action, (verbale ou corporelle), constituera un axe supplémentaire de travail en gestalt-thérapie.

Agir pour répondre à son besoin et en lien avec notre environnement, tel pourrait être la direction donnée au cheminement thérapeutique en gestalt-thérapie.

Se sentir vu et entendu dans sa globalité, failles et ressources, est déjà, en soi, une première étape guérissante. Apprendre ou ré-apprendre à sentir, à écouter ce que notre corps nous dit, pourra ensuite nous orienter pour rétablir notre propre équilibre. La gestalt-thérapie n’a pas le projet de nous changer, elle a le projet de nous faire prendre conscience de nos ressources et de nos possibilités d’actions en lien avec notre environnement, pour gagner en possibilités, en liberté.