L’approche trauma-centrée

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Mon approche est « trauma-centrée », c’est-à-dire qu’elle part du principe que le psychisme est naturellement amené à fonctionner harmonieusement, et que si des dysfonctionnements se manifestent, il faut s’intéresser aux traumatismes qui sont venus perturber cet équilibre spontané.

Penser la santé psychique en termes de traumatisme, c’est aussi ne pas s’arrêter sur les étiquettes et les catégories des « maux » et de symptômes, pour plutôt repérer ce qui au présent pour le patient, se revit de façon souffrante.

Le traumatisme est un choc, ponctuel ou répété, qui revient visiter le présent de façon sidérante, à partir d’éléments du contexte de vie qui viennent réveiller des mémoires sensorielles. Cauchemars, insomnies, anxiété, dépression, troubles alimentaires, sentiments de faible estime de soi peuvent constituer ces symptômes. Observer la manifestation de ces symptômes comme révélateurs d’une histoire plutôt que comme des dysfonctionnements va permettre dans un premier temps de mettre du sens sur ce qui nous fait souffrir, ouvrir une fenêtre d’indulgence et de compréhension en reconnaissant la validité de ces phénomènes, et de les écouter.

Lorsque nous sommes réactivé par le ou les traumatismes qui ont jalonné notre histoire, ou celle héritée de nos parents ou ancêtres, nous faisons face à une réaction physiologique qui ne peut pas être réparée uniquement par l’analyse et la compréhension : il faut pouvoir travailler avec le corps. C’est en effet notre cerveau droit qui va gérer la manifestation de ces mémoires sensorielles, celui qui ressent de façon indépendante de notre capacité mentale.

C’est pourquoi l’approche trauma-centrée va travailler avec ces manifestations corporelles en les explorant de façon sensitives : du « bas vers le haut », c’est-à-dire de la perception, de la sensation jusqu’au mental. Nous allons envoyer un message au corps, qui ressent et revit des expériences difficiles, pour lui faire comprendre qu’il est, ici et maintenant, dans une situation de sécurité, que le danger n’est plus là. C’est pour cela que nous allons travailler dans le moment présent, à la mise en conscience de ce qui est réellement en cours dans l’actualité de l’instant. Cette approche va s’appuyer sur la pleine conscience, outil de déploiement de la conscience du moment présent. Cela va nous permettre de réguler le système nerveux, qui est en réalité activé par un contexte re-traumatisant. Cela va nous permettre également de contacter nos ressources corporelles, parfois de mettre en évidence et de ressentir que ce qui nous assaille ne correspond plus à la réalité de notre vie. Reconnaître, faire le lien avec le passé, et contacter nos ressources actuelles pour constater que le passé n’est plus et que la nouveauté est possible. Ces nouvelles expériences positives vont être à l’origine d’une reprogrammation neuronale : notre cerveau est en capacité de croître, par l’expérience, sans cesse, tant que nous sommes en vie. Notre croissance psychique ne s’arrête pas à l’enfance, même si les traumatismes relationnels, ceux qui ont été vécus de manière répétée pendant les premières années de la vie, laissent des traces ancrées.

Cette approche va nous permettre de reconnaître, quand elles se présentent, les manifestations physiologiques du trauma, et de pouvoir apprendre à les traiter différemment. En mettant de la conscience sur le phénomène en train de se produire, nous allons cesser d’alimenter le circuit de la croyance limitante, celle qui nous a fait intégrer que cette souffrance était partie prenante de notre fonctionnement, ou même que nous en étions responsable.

Ce travail s’intègre dans une approche thérapeutique relationnelle qui permet d’établir un climat de sécurité avec le thérapeute. Re-visiter ces états de souffrance en conscience ne peut se faire qu’à travers un accompagnement engagé et engageant. Il nécessite la mise en place d’un lien de confiance entre thérapeute et patient.